Le 17 juin 1941 s’éteignait notre Sœur Françoise-Thérèse (Léonie Martin).
Habituellement, aussitôt on entonne le De profundis et ce jour-là, c’est le Magnificat qui a été entonné ! Prémonition ?
Dès le 2 juillet suivant la Communauté descendait à la crypte prier sur la tombe de Léonie en ce jour anniversaire de sa profession.
Chaque année, jusqu’à une époque très récente, la Communauté allait prier sur sa tombe le 17 juin. Mais rien ne laissait présager un quelconque procès de béatification !
À partir de 1962-1963 des courriers venant de différents horizons sont arrivés demandant l’intercession de Léonie.
En 1973, à l’occasion du Centenaire de Thérèse, les sœurs de Caen ont aussi fait la fête et pour la circonstance ont ouvert leurs portes et permis aux personnes d’avoir accès à la crypte qui était en clôture. Des personnes qui n’avaient pas pu venir ont demandé à aller sur la tombe de Léonie et alors s’est posé la question d’ouvrir une porte sur l’extérieur. Ce qui a pu être fait en 1979. Les personnes s’adressaient à l’accueil et une sœur les accompagnait à la crypte.
En 2008, lors de la Béatification des parents Martin, une délégation de Visitandines est allée à Lisieux et quelle n’a pas été la stupeur de la supérieure lorsqu’elle vit un Père carme se mettre à ses genoux et la supplier de permettre qu’on ouvre le procès de Léonie… « Jamais ! Nous ne ferons jamais rien de nous-mêmes ».
Mais dans ces années, les courriers et les visites se faisaient de plus en plus nombreux et certains demandaient l’ouverture de sa cause. Notre réponse était toujours la même : « rien de nous-mêmes » !
Le 31 mai 2014, la Supérieure est appelée au parloir et mise en présence de trois ecclésiastiques (en réalité deux) : Le Père Antonio Sangalli (celui-là même qui s’était agenouillé devant la supérieure à Lisieux), son secrétaire : Fabio et le Recteur du Sanctuaire de Lisieux : Le Père Olivier Ruffray. Pensant qu’il s’agissait d’archives, mère Marie-Christine appelle notre Sœur archiviste, mais quelle ne fut pas sa surprise lorsque le Père Antonio formula sa requête : « Nous aimerions que la Communauté se porte acteur de la cause de Léonie ».
Pour cela, il fallait un vote de la Communauté qui eut lieu début juin et une majorité s’y montra favorable. Le processus en vue de la béatification était en marche.
Le 22 décembre 2014 le Père Antonio Sangalli était nommé Postulateur de la cause par Monseigneur Boulanger et Monseigneur Apeciti délégué épiscopal.
Le 24 janvier 2015, en la solennité de saint François de Sales, Monseigneur Boulanger annonce l’ouverture du Procès en vue de la Béatification et canonisation de la Servante de Dieu, Léonie Martin, Sœur Françoise-Thérèse.
Le 25 avril a lieu l’exhumation de la servante de Dieu dans l’intimité mais en présence quand même de parents et amis. Nous avons la surprise de découvrir le corps de Léonie dans un bon état de conservation, seules les extrémités des pieds manquent. Après une « toilette » Léonie prend le chemin du CHU pour des examens qui révèlent que tous ses organes sont momifiés. Léonie avait dit en entrant en 1899 : « Je n’en sortirai que dans mon cercueil ». A sa mort, elle n’était pas sortie de clôture ! Il a fallu attendre 74 ans après sa mort pour que sa « prophétie » se réalise.
Son procès de béatification est ouvert officiellement le 2 juillet au monastère de la Visitation de Caen, là où Léonie, sœur de Thérèse de Lisieux et troisième fille de Louis et Zélie Martin, a été religieuse sous le nom de sœur Françoise-Thérèse de 1899 à sa mort le 17 juin 1941. Cette session était présidée par Mgr Boulanger, évêque du diocèse de Bayeux et Lisieux.
Les membres du tribunal ont prêté serment sur une bible posée sur la table qui a servi au procès de canonisation de Thérèse de Lisieux et de béatification de ses parents Louis et Zélie Martin, qui ont été canonisés le 18 octobre 2015 à Rome.
Le 18 juillet 2016, en la présence de Monseigneur Boulanger, évêque de Bayeux-Lisieux ; du Père Sangalli, postulateur de la cause ; des membres de la commission historique et des Sœurs visitandines ; Léonie, revêtue de son habit de visitandine, a été déposée dans sa châsse en verre. Un tombeau a été érigé dans la chapelle pour recevoir la chasse de Léonie à la fin des travaux de restauration et de nettoyage commencés en février 2016.
Le 21 janvier 2017, après l’Eucharistie présidée par Monseigneur Boulanger à cette occasion, la châsse de la Servante de Dieu Sœur Françoise-Thérèse, Léonie Martin, a été déposée dans son nouveau tombeau à la chapelle.
Le 22 février 2020, dans notre chapelle, Monseigneur Jean-Claude Boulanger a officiellement clos l’enquête diocésaine du procès en vue de la Béatification et de la Canonisation de la Servante de Dieu, Léonie Martin, Sœur Françoise-Thérèse.
Le 12 mars 2020, Monseigneur Jean-Claude Boulanger a remis le dossier de l’enquête diocésaine à Rome à la Congrégation pour la Cause des Saints.
Il était accompagné par le Père Antonio Sangalli et par le Père Olivier Ruffray, respectivement postulateur et administrateur de la cause de Léonie.
Le volumineux dossier de l’enquête diocésaine, réalisée par la Commission historique sous la conduite du Père Pascal Marie, contenait 31 870 pages au format A4 !
Le 3 février 2021, la Congrégation pour la cause des saints a reconnu la validité du procès diocésain de la servante de Dieu, Léonie Martin.
Le rapporteur de la cause a été nommé en la personne du Monseigneur Maurizio Tagliaferri.
Une postulatrice a été nommée en la personne de Madame Francesca Consolini.
L’examen de ses vertus pourrait permettre de la déclarer vénérable nouvelle étape sur le chemin du procès en vue de la Béatification et de la Canonisation.
Un long chemin à vivre dans la confiance et la persévérance si chères à Léonie !